Wednesday 18 May 2016

Le Petit hôtel de Bourrienne




L’hôtel de Bourrienne
58 rue d’Hauteville -
10e arrondissement

Habité par Mme Hamelin, une célèbre « merveilleuse », l’hôtel de Bourrienne conserve un ensemble unique de décors peints de style Directoire.

Commencé en 1787 pour le compte de Marie-Anne Ségard Préponnier de Bazin, ce petit hôtel est acquis en 1792 par M. Lormier-Lagrave. Sa fille, Fortunée Hamelin dite madame Hamelin (1776-1852), y habite et le fait décorer. Amie de Joséphine de Beauharnais, créole comme elle, cette femme d’esprit hors du commun lance les modes et incarne l’idéal de « la merveilleuse ». Pleine de malice, très entreprenante avec les hommes, elle est surnommée "le plus grand polisson de France". Par son intelligence, elle séduit les personnages les plus important de son temps : Talleyrand, Bonaparte, Chateaubriand, Victor Hugo.

En 1801, l’hôtel est acheté par Louis-Antoine Fauvelet de Bourrienne (1769-1834). En 1785, Bourrienne s’est lié d’amitié avec le jeune Napoléon Bonaparte, son condisciple à l’école militaire de Brienne ; il lui restera fidèle jusqu’en 1814. Secrétaire et conseiller d’Etat de Bonaparte sous le Consulat, Bourienne devient ministre plénipotentiaire à Hambourg en 1805.

En 1886, Charles Tulen de Berny, directeur de fonderie de caractères d’imprimerie, fait l’acquisition de l’hôtel de Bourienne et installe ses ateliers dans le jardin. Ses descendants entretiennent aujourd’hui avec le plus grand soin cette demeure exceptionnelle.

L’hôtel est construit de 1789 à 1798 par Célestin-Joseph Happe. La façade sur le jardin est plus tardive : elle est réalisée en 1801 par l’architecte Etienne-Chérubin Leconte. A l’intérieur, les décors à l’antique illustrent magnifiquement le style Directoire puis le style Consulat. Ils sont quasiment uniques dans Paris.

Les peintures murales des salons sont inspirées de Pompei et Herculanum, redécouvertes au milieu du XVIIIe siècle. Les éléments du répertoire néo-classique se reconnaissent dans les décors : figures drapées à l’antique, candélabres, vases, palmettes. La pièce la plus singulière est la salle de bain avec son décor étrusque ; elle annonce le soucis de confort qui va caractériser le XIXe siècle.








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